SECTION MÉDECINE
Par Paul Dupont, Extrait de Les glandes endocrines et notre santé, Diffusion Rosicrucienne, 2016.
Glande Pinéale et intuition
« Il est difficile de donner une conduite mentale en relation avec la pinéale, car ce qui correspond à cette glande touche directement à ce que l’on appelle le mysticisme, c’est-à-dire la recherche des choses cachées ou du Mystère de la vie, de notre union avec le Dieu de notre cœur. Une telle démarche ne peut être que personnelle. Elle sous-entend que l’on se pose certaines questions essentielles : Qui suis-je ? Qu’est-ce que la conscience ? Y a-t-il autre chose que la vie matérialiste, au-delà des perceptions sensorielles ?
C’est à la suite de telles questions que chacun peut être amené à la découverte d’une sorte de voix intérieure. Cette voix peut se manifester tandis que nous dormons, par exemple au travers des rêves et des songes, mais il est possible également de s’entraîner à l’écouter par certains exercices spirituels de concentration. Ce sont ces exercices qui représentent la meilleure attitude mentale à suivre en relation avec la pinéale.
Importance de la vie spirituelle
Cette glande s’atrophie davantage par manque de vie spirituelle que pour des raisons simplement métaboliques. Parmi les pratiques traditionnelles conduisant à stimuler les fonctions de cette glande, il y a la méditation et la contemplation. Mais sans aller jusqu’à ces pratiques initiatiques, on peut dire que le simple fait d’effectuer des exercices de relaxation dans le but sincère de se parfaire en écoutant la voix de la conscience, et de pratiquer l’introspection et l’analyse de notre propre caractère, peuvent conduire à rendre cette glande plus efficace. Il faut, pour cela, s’efforcer chaque jour de faire porter notre centre d’intérêt, de tourner notre conscience vers le plus profond de notre être. Il faut donner à notre âme l’opportunité de se manifester à nous-mêmes. Ce qui peut paraître une vision spéculative à certains, sert en fait de ressource énergétique pour le corps. En effet, s’il existe en nous une énergie disponible sur un plan invisible, elle est au niveau de notre âme, et cette énergie vitale est un stimulant de la pinéale. Cette énergie ne quitte le corps qu’au moment de la mort. Toute la vie durant, elle est en nous et autour de nous, et notre devoir est de tout faire pour la faire grandir. L’erreur commise par ceux qui font des recherches dans ce domaine est de confondre la conscience intellectuelle et la conscience spirituelle ou psychique qui est en nous. La conscience intellectuelle n’aide en rien au développement de l’énergie de la pinéale. L’énergie provient du psychisme. Or, le psychisme est justement une autre forme de conscience que le simple intellect. Pour prendre une analogie, on peut considérer que l’intellect pourra nous permettre de contempler un tableau de peinture de manière analytique avec tous ses détails, ses couleurs, ses formes ; alors que le psychisme tendra plutôt à nous faire ressentir l’émotion que le peintre a voulu transmettre par son tableau.
L’intuition
L’intuition est une des formes de réaction induite par la pinéale. La véritable intuition vient d’une impression subconsciente issue de l’âme et rendue sensible grâce au plexus de la pinéale. Cependant, il est souvent difficile de différencier l’intuition de la simple imagination. En règle générale, on peut considérer que l’intuition est plus forte que l’imagination, mais que la dualité de notre conscience, rationnelle et spirituelle, est telle que lors d’une intuition, il y a souvent dialogue contradictoire entre deux sortes de conscience. La conscience imaginative essaie de nous faire croire à tort que l’intuition est injustifiée. A l’inverse, l’imagination, si elle ne vient que de la conscience intellectuelle, est souvent une impression unique, un désir ou une pensée directrice sans contradicteur intérieur.
Toujours est-il que les impressions issues de la pinéale devraient être plus souvent suivies d’effets ; prenez l’exemple de la dualité des désirs. Il y a souvent deux voies opposées ; celle de l’intellect qui suit son idée, comme par exemple de manger telle ou telle chose, bien que cela soit préjudiciable à la santé, et celle du psychisme, qui est comme une sorte de gardien qui demande instamment de ne pas faire ceci ou cela. Nous avons le libre arbitre d’écouter l’un ou l’autre, et la conséquence en est tout à fait différente : le premier désir est souvent plus un souhait qu’un besoin, et il peut conduire à une attitude inadaptée. Prenez aussi l’exemple d’une personne qui est en conflit avec ses proches. Elle peut se réfugier dans une position de refus de s’alimenter, ou elle peut se mettre tout d’un coup à boire des quantités importantes d’eau, simplement par réaction de défense face à l’entourage. Cela peut conduire, comme nous le verrons en étudiant l’hypothalamus, à une potomanie ou à une anorexie mentale.
La petite voix de la conscience
Si cette même personne avait développé un sens critique positif et des facultés psychiques en relation avec la pinéale, elle aurait immédiatement éliminé ce désir comme quelque chose de parasite provenant de son instinct animal. Elle aurait plutôt tourné ses pensées vers l’intérieur pour rechercher une réponse plus appropriée à la situation, et elle aurait souvent découvert que c’est son comportement qu’il faut changer, plus que celui des autres. La pinéale, si on l’écoute, laisse percevoir la cause de nos conflits. Une attitude moins égoïste, plus altruiste, plus sincère et spontanée est plus utile au bon fonctionnement du subconscient et de l’hypothalamus. Le rôle de la pinéale et de son plexus épithalamique est justement d’induire de telles impressions spirituelles en nous.
La conduite mentale à adopter pour aider la pinéale à bien fonctionner est donc uniquement la suivante : mettre toute sa volonté à écouter la voix intérieure de notre conscience, afin de servir le Bien commun. »