SECTION MÉDECINE
Par Paul Dupont, membre de l’Université Rose-Croix Internationale.
« La médecine moderne a démontré le lien qui existe entre la conscience et l’état de santé du corps. Il est désormais admis que le stress est à l’origine de nombreuses maladies et que s’il ne les provoque pas toutes, il peut aggraver le cours de beaucoup d’entre elles ou produire des récidives. On parle ainsi de “maladies psychosomatiques”. Cette constatation courante marque un grand progrès, mais elle ne permet pas pour autant de dire ce qui, dans le stress, produit telle ou telle pathologie, car si l’on s’en tient à une approche matérialiste du sujet, les définitions données à ce terme sont contestables. Pour tout dire, on ne peut expliquer les mécanismes qui provoquent les maladies à partir des définitions classiques actuelles du stress. Pourquoi ? Tout simplement parce que ces définitions ne tiennent pas compte des théories vitalistes et de la nature psychique de l’être humain, voire de sa dimension spirituelle, pas plus que de ses relations avec la nature et les lois qui la régisent.
Pour bien comprendre ce que l’on entend par stress, il faut reprendre le sens anglais du mot ; celui-ci peut se traduire par “force”, “tension”. Ainsi, en physique, par exemple, les ingénieurs utilisent ce mot pour décrire la capacité d’un métal à résister à des tensions maximales auxquelles il est soumis. En 1936, le physiologiste canadien Hans Selye utilise ce terme pour qualifier la capacité qu’a notre organisme de résister aux tensions qui l’affectent et de se maintenir en état d’équilibre. On appelle cela l’« homéostasie ». C’est le système sympathique qui veille à cela. Ce système est nommé également “système neurovégétatif”, car il contrôle la vie végétative, celle qui nous maintient en harmonie avec la nature. Mais qui dit équilibre sous-entend des facteurs de déséquilibre. Ainsi est né le concept de stress. En effet, chaque fois qu’un individu est confronté à des conditions stressantes, il lui faut faire un effort pour garder son équilibre ou le retrouver s’il l’a perdu, cet effort étant fonction de l’intensité du facteur déséquilibrant.
L’influence des émotions
Chaque jour, nous éprouvons des émotions négatives et des états de tension qui produisent des réactions sur notre métabolisme et sur nos processus mentaux. De telles réactions, lorsqu’elles sont souvent répétées et accumulées, deviennent un facteur de stress dont on a du mal à se défaire au moment du repos nocturne. En fait, c’est lui qui est à l’origine de l’insomnie. À l’état de veille, ce stress affecte tout notre corps en modifiant le rythme de notre respiration, de notre circulation sanguine, de notre énergie nerveuse, etc. L’accumulation d’anxiété provoque même des désordres digestifs. Par ailleurs, il provoque dans tous les cas une perte d’énergie qui pourrait être utilisée à des fins constructives.
La relaxation, basée sur une utilisation appropriée des respirations profondes et sur des périodes de méditation bien dirigée, est un moyen de lutter contre les facteurs de fatigue et de stress. Elle permet de neutraliser les agressions extérieures qui perturbent l’activité de notre énergie vitale et elle régularise les fonctions essentielles de notre corps, à savoir nos systèmes digestif, respiratoire, cardio-vasculaire, lymphatique et nerveux. En un mot, elle nous procure le repos, lequel est absolument nécessaire à notre équilibre et à notre santé. Mais se relaxer, ce n’est pas uniquement se détendre et se défatiguer, que ce soit d’ailleurs physiquement ou mentalement. C’est aussi se retrouver soi-même, pénétrer dans son univers intérieur pour remmettre de l’ordre dans ses idées et dans ses sentiments, et pour retrouver des forces nouvelles que notre nature spirituelle peut nous procurer. Les recherches scientifiques en neurologie permettent aujourd’hui de mieux comprendre le fonctionnement du cerveau et la manière dont l’âme utilise le corps physique, et spécialement le cerveau, pour mener à bien son incarnation. Ainsi, il a été démontré par diverses expériences que les hémisphères cérébraux sont non seulement le siège de nos perceptions sensorielles et de nos actes volontaires, mais également qu’ils comportent des zones où sont engendrés nos émotions, nos désirs et nos besoins. Ainsi, plusieurs de ces zones ont été dénombrées par les savants. Il importe de noter que le cerveau gauche abrite les émotions que l’on peut qualifier de “positives”, comme par exemple la compassion, la joie, l’amour, la sérénité, l’aspiration mystique, etc. En revanche, l’hémisphère droit correspond aux émotions inverses, dites “négatives”, tels que l’instinct de destruction, la colère, la haine, la jalousie,etc.
Après avoir observé des sujets qui avaient subi une destruction accidentelle de certaines zones cérébrales, les scientifiques ont découvert des penchants émotionnels prédominants du côté opposé à la lésion. Ainsi, ils ont remarqué qu’une lésion du cerveau droit peut favoriser l’apparition d’émotions positives, car le cerveau gauche prédomine alors. Inversement, si on lèse une partie du cerveau gauche correspondant, par exemple, au sentiment de joie, l’individu réagit par de la tristesse permanente. Il semble donc qu’il existe dans le cerveau cortical autant de potentialités positives que négatives, les unes étant localisées dans l’hémisphère gauche et les autres dans l’hémisphère droit.
Dans une certaine mesure, cela signifie que l’individu a le choix de ses sentiments, et qu’il peut réprimer ou augmenter les aspects positifs ou négatifs de ses émotions. Ainsi peut s’expliquer l’importance, non pas du stress lui-même, mais des réactions émotionnelles engendrées par le stress. Cependant, contrairement à l’opinion des scientifiques qui travaillent dans ce domaine, on ne peut affirmer que de tels constats prouvent que la source de nos états émotionnels se trouve dans le cerveau. On peut simplement dire que les hémisphères cérébraux sont les révélateurs des émotions que nous ressentons objectivement et que, selon les cas, la réponse consciente qui leur est donnée se décide, soit au niveau du cerveau extérieur (le cerveau cérébro-spinal), soit au niveau du cerveau intérieur (le cerveau autonome), dont certaines recherches ont montré le fonctionnement. »